LAMBERT
AUTEUR-COMPOSITEUR
Je veux que ma chanson malgré tout me survive
Qu'il reste quelque part un peu de moi
Qu'on enterre mon nom, mais que ma chanson vive
Quand je serai parti trop loin de toi
Le piano
Je suis né dans une maison où il y avait de l’amour et du bonheur. Et un piano.
Un piano droit. Assez vieux, sans doute. Mais vivant. En santé. Plein de jeunesse. Nourri à la musique et à l’amour de la musique.
Il y avait aussi un harmonium à soufflets. C’était un bel instrument. Pieux et tranquille. Dont les sonorités enveloppantes donnaient quelque chose de solennel à la voix de mon père quand celui-ci répétait, accompagné par ma mère ou par ma sœur, les cantiques qu’il chantait le dimanche, à l’église.
J’aimais bien l’harmonium.
J’adorais le piano.
C’est grâce à lui que la musique est entrée dans ma vie jusqu’à devenir toute ma vie, pour toute la vie, pour le meilleur et pour le pire.
Grâce à lui.
Et à Monique.
Si je me souviens peu du jeu de ma mère, je n’ai rien oublié du jeu brillant de ma sœur. Monique avait du talent, tant pour le classique que pour le « populaire », qu’elle jouait avec une énergie remarquable. Je revois ses doigts, agiles, légers, ailés, courant sur le clavier. Je revois ce mélange de concentration et de joie sur son visage. Son âme, son corps, tout son être devenait musique. Et la musique me bouleversait. Je sentais mon coeur se gonfler. J’étais ému. Émerveillé. Quand je fermais les yeux, j’entendais même ces petits bruits secs qui perçaient la musique ici et là, et que j’ai mis tant de temps à identifier : le cliquetis de ses ongles sur les touches!
Monique a été ma première idole!
Comme je l’enviais!
Elle aurait pu être mon professeur. Elle le souhaitait.
Après tout, c’était une « grande » : j’avais quatre ou cinq ans, elle en avait dix de plus que moi!
Mais non!
Je voulais jouer. Tout de suite. Et j’avais « de l’oreille »!!!
Je m’en veux encore de ne pas avoir suivi le bon chemin.
Je me suis consolé, beaucoup plus tard, quand j’ai appris que ma deuxième idole, Claude Léveillée, ne jouait, lui aussi, que « par oreille ». Et quand j’ai entendu « Les vieux pianos », j’ai voulu croire que, même s’il chantait les pianos mécaniques, il parlait aussi un peu du mien.
Je retrouvais dans sa chanson l’émotion et l’émerveillement du salon de mon enfance.
Je veux que ma chanson...
Je veux que ma chanson devienne populaire
Et que des gens, en la dansant, tombent en amour
Je veux savoir qu'elle est chantée par une mère
Pour consoler un enfant qui a le cœur lourd
Je veux que ma chanson devienne la plus belle
Pour ceux qui rêvent de s'aimer toute une vie
Je veux qu'ell' soit comme la joie toujours nouvelle
Et qu'on la chante encore quand je serai parti
Je veux que ma chanson malgré tout me survive
Qu'il reste quelque part un peu de moi
Qu'on enterre mon nom, mais que ma chanson vive
Quand je serai parti trop loin de toi
Je veux que ma chanson traverse les frontières
Qu'ell' fasse le tour de la terre en liberté
Je sais qu'ell' peut semer des fleurs dans la poussière
Et qu'on en fera des bouquets au mois de mai
Je veux que ma chanson dépose des mots tendres
Au fond du cœur de ceux que la tendresse oublie
Je veux qu'ell' n'ait jamais besoin de se défendre
Et qu'on la chante encore quand je serai parti
Je veux que ma chanson malgré tout me survive
Qu'il reste quelque part un peu de moi
Qu'on enterre mon nom mais que ma chanson vive Quand je serai parti trop loin de toi
Quand je serai parti je veux que tu l'écoutes
Comme on écoute au matin le chant d'un oiseau
Je veux que tu souries... que jamais tu ne doutes
Que dans le cœur de ma chanson je reste ici
La Vie est belle. Difficile, capricieuse, terriblement exigeante, souvent injuste, mais tellement belle!
Et... tellement courte! C’est tout à l’heure que j’étais enfant...
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Que j’écrive une lettre à un ami, les paroles d’une chanson, de la poésie, un texte sérieux, humoristique, érotique, le plaisir d’écrire est le même. Mais, croyez-moi, derrière le plaisir, il y a beaucoup, beaucoup de travail.